La majorité des festivités reposent sur les croyances et les traditions de Madagascar. Les danses et les chants omniprésents, plus connus sous le nom de Vakodrazana ou d'Hira Gasy, servent à porter un peu partout dans le pays la sagesse populaire malgache, où entraide, solidarité et fraternité sont les maitres mots. La diversité des ethnies de l'Ile Rouge les rend nombreuses et régulières tout au long de l'année.
Alahamady Be, le Nouvel An traditionnel malgache
Réapparue il y a peu à Madagascar à la faveur d'un élan d'associations populaires, les festivités de l'Alahamady Be représentent les célébrations du Nouvel An. Elles sont une expression du « fivahanna », un lien de solidarité et d'entraide, une valeur très particulière pour les Malgaches. C'est un temps qui oscille entre purification, pardon et voeux à présenter pour la Nouvelle Année.
Un temps de partage entre ascendants et voisins pour sceller la fraternité
La nouvelle année commence par un trio cérémoniel, composé généralement de cérémonies de purification Fidiovana, de bénédictionTsodrano et de renouveau Santatra.
Les Malgaches commencent par se purifier en entamant un grand « nettoyage » spirituel et matériel. L'eau et le feu sont généralement les éléments symboliques de cette partie des festivités. On allume des feux éternels afo tsy maty et on défile avec desharendrina, de petits lampions brillants. Chacun prend un bain pour se laver symboliquement des fautes et erreurs commises. Tout le monde fait preuve de repentance envers ses amis et ses proches, l'heure est au pardon et à l'unité.
Concrètement, cela se traduit dans les maisons par un grand nettoyage et un grand rangement.
Vient ensuite le jour du Nouvel An, où chacun se souhaite une bonne année et adresse à l'autre des bénédictions spontanées afin d'aider les voeux à se réaliser.Enfin, une fois les lieux et esprits purifiés et les voeux formulés, les Malgaches partagent un repas symbolique, composés de riz, de miel, de lait ou de viande de zébu selon le courant suivi, souvent accompagnés des rythmes, danses et chants traditionnels.
Un Nouvel An qui peut se célébrer n'importe quel jour du mois de mars
Disparue de Madagascar sous l'autorité coloniale française, L'Alahamady Be a continué d'être célébré en cachette par certaines familles de la noblesse malgache avant qu'un élan populaire le revendique plus fermement dans les années 1990.
Longtemps marginales et dissimulées, la pureté de ses pratiques s'est dissolue dans la diversité des ethnies de l'île rouge, si bien que différents types de célébration ont émergé.
Si la date du Nouvel An est calculée sur un calendrier astrologique bien particulier, il est admis pour chaque région de le célébrer selon ses coutumes et n'importe quel jour de mars, connu comme le fararano, le mois qui marque la fin de la saison des pluies et le début de la récolte du riz.