Madagascar Autrement s'implique avec les associations locales

Madagascar Autrement s'implique avec les associations locales

Patrice, 48 ans, dirige Madagascar Autrement depuis 2014, date de sa fondation. Originaire d’Antananarivo, il a fait des études de publicité, puis de tourisme. Avec son épouse Emmanuelle, ayant travaillé plus de 8 ans dans l’humanitaire à Madagascar et dans le développement social en France, ils ont eu l’envie de faire découvrir l’île rouge à travers une agence de voyages dont les valeurs leur correspondaient pleinement. Le rêve est devenu réalité et ils ont allié leurs compétences respectives, entre tourisme et solidarité, pour faire découvrir une terre et, au-delà de la faune et de la flore, la simplicité et la gentillesse des Malgaches. Patrice nous parle aujourd’hui des associations que leur agence soutient…

Pourquoi soutenir des associations sur place ?

Deux raisons principales : la première est que nous sommes convaincus que le tourisme est une belle porte d’entrée pour le développement local. Il est alors important de soutenir les communautés villageoises à travers leurs associations.

La seconde est que malheureusement, Madagascar est le 5ème pays le plus pauvre au monde. Nous ne pouvons l’ignorer et souhaitons soutenir des associations porteuses de projets. D’autre part, suite à nos différentes reconnaissances, nous avons visité et observé des villages ayant mis en place des associations qui proposaient des prestations permettant de découvrir et de vivre la vie des paysans au quotidien, et donc une immersion auprès des ethnies Merina, Betsileo et Tanala. Donc de vivre au plus près la diversité ethnique de Madagascar.
 
Nous voulons être acteur d’un tourisme durable, réfléchi, et qui impacte positivement le pays.

Vous êtes liés à l'association Fanomezantsao, à Ambositra, qui est un centre d’hébergement et de scolarisation d’enfants dont les parents sont incarcérés, pourquoi ce choix ?

C’est justement dans le cadre de la mise en place de notre équipe de guides et de nos différentes visites que nous avons pu découvrir cette association. Elle s’est avérée être le partenaire idéal, tout d’abord parce que sa situation géographique correspond très bien à une fenêtre d’arrêt. Puis la motivation, le dynamisme et l’engagement de Sœur Angeline, n’ont fait que renforcer notre décision. La transparence ainsi que la bonne gestion des dons est un point très important pour nous. Un travail de suivi est établi sur l’utilisation des dons en fonction des besoins des enfants.


Que faîtes-vous avec vos clients dans le cadre de cette association ?

Comme l’association se trouve à Ambositra, l’une des villes où l’on passe souvent à l’heure du déjeuner, nous proposons à nos voyageurs d’y manger : Autour du repas, partagé avec les enfants et la petite équipe de l’association, c’est souvent un moment très convivial, joyeux. Les enfants ainsi que l’équipe sont ravis et honorés d’accueillir des étrangers, des « Vahiny » et de les inviter à leur table ! Nous demandons à nos voyageurs une petite participation pour le repas et ceux qui le souhaitent peuvent apporter vêtements, livres, matériel scolaire ou faire un don financier ; mais bien sûr, aucune obligation…


Lorsque vous proposez un hébergement en gîte rural, vous soutenez en même temps le village. Expliquez-nous comment les gens bénéficient du tourisme…

Nous travaillons en direct maintenant avec l’association du village où se trouve le gîte sur la mise en place de projets de développement local (30 % du prix du séjour consacrés à ces différents projets) comme le soutien à l’école publique du village, aux personnes les plus vulnérables, des projets de santé et d’amélioration dans le village… Chaque année, en concertation avec nous, l’équipe de l’association nous propose des projets qui leur tiennent à cœur et impacte l’ensemble du village.


 Certains des parcs naturels (Anja) dans lesquels vous organisez des visites sont entièrement gérés par des villageois. Dans quelle mesure cela leur permet-il de rester au pays et de maintenir leurs traditions et mode de vie ?

Cela est très important dans le cadre de la protection de l’environnement car la gestion de la réserve par les villageois eux-mêmes leur octroie des revenus supplémentaires, leur permettant de vivre plus sereinement et de participer à la protection de leur environnement. Donc à nous de les accompagner au mieux pour cela, en privilégiant ce site magnifique, à nos voyageurs…

Madagascar Autrement est partenaire de deux hôtels, La Rizière et Le Relais, qui s’impliquent pour les jeunes Malgaches en situation précaire. Pouvez-vous nous décrire leurs actions respectives ?

La Rizière est un hôtel mais avant tout une école hôtelière. C’est un programme solidarité type. Des jeunes de milieu défavorisé y sont en formation dans les métiers de l’hôtellerie, à fort potentiel à Madagascar et donc vecteurs d’emploi et d’avenir. C’est aussi super et très encourageant de voir, lors du circuit, des employés d’hôtels avec qui nous travaillons qui viennent de La Rizière. Après le repas, les jeunes en cuisine viennent se présenter aux clients, l’occasion d’échanger quelques mots et de les remercier du soin apporté au service…Quant au Relais, il gère actuellement deux hôtels qui emploient et forment des personnes en insertion : l’Hôtel des thermes à Ranomafana et le Moringa à Tulear.

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